Le terme Samouraï, mentionné pour la première fois dans un texte du Xe siècle, vient du verbe saburau qui signifie servir. L'appellation est largement utilisée dans son sens actuel depuis le début de la période Edo, vers 1600. Auparavant, on désignait les guerriers plutôt par les termes mono no fu, jusqu'au VIIIe siècle, puis bushi, qui peuvent l'un ou l'autre se traduire par "homme d'armes". À partir de la période Edo, les termes Bushi et Samouraï ne sont pas tout a fait synonymes, car il existe une différence subtile.

Origine samourais

japon

La classe de guerriers professionnels du Japon, constituée d'archers montés sur des étalons, trouve son origine dans la volonté de l'empereur Kammu de conquérir des terres des Aïnus à la fin de la période Nara.

Jusque là, le Japon disposait d'une armée basée sur la conscription, inspirée du modèle chinois. Les hommes âgés de vingt à trente ans étaient conscrits, répartis en autant de gunki (corps de mille soldats et officiers) qu'il y avait de provinces et attachés au service du kokushi (gouverneur de la province).

Ce système se révéla totalement inefficace pour lutter contre les « barbares » Aïnus, redoutables cavaliers. L'empereur décida en 792 de le dissoudre pour mettre en place un nouveau système appelé kondeisei. Le Kondesei avait l'avantage de réduire le poids du service militaire chez les paysans (sur qui reposait l'économie) puisqu'il était constitué de jeunes cavaliers-archers issus de milieux plus aisés. Cette milice, formée de 3964 hommes commença à tomber en désuétude au Xe siècle[1], mais on ne peut affirmer qu'elle soit à l'origine des premiers samouraïs, apparus à cette époque.

corée

Mitsuo Kure, dans son livre Samouraïs (p. 7) cite plusieurs autres origines possibles pour les samouraïs :

les réfugiés coréens qui s'étaient établis dans le Kantō aux VIe et VIIe siècles, après la chute de la colonie japonaise de Minama (562) et la fin de la dynastie Paekche (660).

Ces réfugiés, traditionnellement éleveurs de chevaux, pourraient être les ancêtres des mono no fu, mais certains éléments tendent à rejeter cette hypothèse : comme leurs ancêtres continentaux, ces hommes montaient des hongres et non des étalons, et utilisaient des arcs petits et courbés, comme les nomades d'Asie, très loin des grands arcs japonais.

les kugutsu, des nomades qui parcouraient le Japon en vivant de spectacles de marionnettes et d'acrobaties, eux aussi réputés grands cavaliers-archers. Il est toutefois impossible de dire s'ils utilisaient des grands arcs.

les contacts avec les Emishi, durant les combats contre eux mais aussi au cours d'activités commerciales ou en les employant comme mercenaires pour protéger Kyūshū de tentatives d'invasions coréennes ou chinoises, ont pu inspirer à la cour impériale de Kyōto l'idée de créer une cavalerie, jusqu'ici totalement absente de l'histoire militaire du Japon.